Marie-Guite Dufay, présidente de la région Franche-Comté, appelle les politiques à relever le "défi de civilisation" en terme d'environnement. C'est pour cela qu'elle est signataire l'appel de Belfort lancé par l'ARE (Assemblée des régions d'Europe) vendredi 27 novembre. A Belfort, elle répond aux questions de Samir Mathieu.
A l'occasion de l'Assemblée générale de l'Assemblée des Régions d'Europe (ARE) qui s'est tenue à Belfort, Marie-Guite Dufay, a marqué son attachement à l'action des régions, et a rappelé le "défi de civilisation" qui attend le monde, moins d'un mois avant Copenhague.
Marie-Guite Dufay, qu'entendez-vous par "défi de civilisation" ?
Ce principe part tout simplement du constat de l'épuisement des énergies fossiles. Ce défi doit entraîner des changements technologiques, mais pas seulement. Cela doit se traduire par un changement des comportements. Et d'un changement de politique.
Désormais, dans toutes les décisions des politiques et des citoyens, on doit se poser la question de l'environnement. Au sens large : "est-ce que mon mode de vie est compatible avec les ressources énergétiques disponibles ?".
Comment comptez-vous relever ce "défi" ?
Il doit être le fil conducteur de toutes les politiques. Que ce soit en terme d'aménagement urbain, ou de partage des ressources. Tous les paramètres doivent être intégrés dans l'aménagement des lieux de vie : les transports, les constructions... Il faut savoir conjuguer l'ensemble. Et c'est là que les politiques publiques ont le devoir d'étudier toutes les conséquences.
C'est ce à quoi je m'attache en Franche-Comté.
Vous prenez l'exemple de l'automobile. Votre région abrite le siège de PSA Peugeot-Citroën.
Oui, justement la question de l'automobile est essentielle et reflète ce que j'entends par "défi de civilisation". Il faut arriver à créer un autre usage de la voiture, plus respectueux des hommes, de l'environnement et des ressources disponibles.
Il nous faut donc trouver d'autres voies. Cela peut passer par la voiture partagée, par des parcs publics...
Concrètement au niveau de la région, comment se traduit cet effort politique ?
Tout d'abord, ce n'est pas nouveau. A travers l'Agenda 21, nous avons lancé un plan de 150 propositions, tous secteurs confondus.
Mais aujourd'hui, il se pose une question fondamentale et qui a été rappelé lors de l'AG de l'ARE, à savoir quelles seront les ressources futures des régions. Quelles ressources et quelles compétences précisément !
La réforme territoriale voulue par Nicolas Sarkozy inquiète. Elle remet en cause le fondement même des régions.
La légitimité des régions comme élément rassembleur et fédérateur est alors remise en question.
Marie-Guite Dufay est présidente (PS) de la Région Franche-Comté. Elle est la tête de liste socialiste en Franche-Comté pour les élections régionales de mars 2010.