par Xavier Grosclaude, le vendredi 06 juin 2014

L'élection du 25 mai dernier restera dans les annales du Parlement européen comme un véritable fiasco politique. Toutefois, si tout le monde fait semblant d'être surpris, force est de constater que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets !


Les causes de ce fiasco sont connues, elles résident principalement dans le réel désintérêt des partis politiques français pour les sujets européens, une stratégie de communication inopérante et la faible lisibilité des actions menées par les institutions de l'Union européenne.

Depuis 1979, date de la première élection au suffrage universel des députés européens, les partis politiques français s'emploient à ne surtout pas faire campagne !

Outre la composition des liste soumises à l'incontournable impératif de recyclage des recalés du suffrage universel et l'octroi de prébendes à des ami(e)s pour « bons et loyaux services », le contenu des programmes se distinguent trop souvent par leur indigence sans parler de la campagne proprement dite limitée tous les cinq ans à quelques jours, histoire de dire « On a fait campagne… ».

Cette réalité politique s'inscrit malheureusement (depuis trop longtemps…) dans un contexte communicationnel dégradé au niveau européen. C'est un secret de polichinelle, la communication de l'Union européenne présente un défaut majeur, elle n'est porteuse d'aucun message politique ce qui complique de toute évidence la mobilisation des opinions publiques. Par ailleurs, elle est beaucoup trop ponctuelle sans objectifs à long terme.

Enfin, la faible lisibilité des actions menées par l'Union européenne permet la diffusion par les partisans d'un isolationnisme régressif d'idées simples - pour ne pas dire simplistes - dont la répétition couplée à une démagogie sans limite est particulièrement toxique. ­­­­Elle l'est d'autant plus que les partisans de la construction européenne n'ont pas su adapter leurs discours à la nouvelle donne créée suite au rejet du traité établissant une constitution pour l'Europe.

Aussi, est-il peut être temps pour la Commission européennes et son nouveau Président de corriger le tir en communiquant efficacement sur les défis (économique, technologique, militaire, énergétique…) à relever pour l'Union européenne et les actions mises en œuvre pour y parvenir.. Par ailleurs, faut-il le rappeler, rien n'interdit aux nouveaux députés européens de retourner vers leur électeurs, avant la prochaine élection, pour les tenir informés des questions débattues au Parlement européen.

Ne nous y trompons pas, il est beaucoup plus facile de déconstruire que de construire, raison pour laquelle il serait imprudent de sous-estimer la tentation radicale qui frappe certains pays membre…


Xavier Grosclaude est Délégué Général de Fenêtre sur l'Europe (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.).
Il est diplômé en sciences politiques et en droit communautaire. Membre de plusieurs think tanks français, il combine une double expérience des affaires européennes en France et au Royaume-Uni.

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