Ce jeudi matin 29 septembre 2011, un débat a eu lieu au Parlement européen sur la base d'un rapport de Mme Pervenche Berès sur ce que l'on appelle "le fonds d'ajustement à la mondialisation", un instrument financier utilisé pour venir en aide aux salariés licenciés de grandes entreprises.
C'est un sujet difficile en ce sens que ce fonds est évidemment utile pour soulager un peu les souffrances de salariés licenciés, mais évidemment il ne comporte aucun dispositif pour empêcher ces licenciements.
Il arrive même que de grandes multinationales, après avoir touché des aides européennes, nationales ou régionales, pour s'installer dans un territoire, délocalisent, jettent les salariés au chômage pour augmenter leurs bénéfices et les dividendes des actionnaires et c'est la collectivité publique qui procède à un « traitement social » du chômage.
Cependant, au nom de l'aide à ces salariés je vote en général ces crédits sans pour cela atténuer le nécessaire combat contre les licenciements boursiers, pour le soutien aux petites et moyennes entreprises, souvent écrasées par les multinationales et surtout les salariés qui en sont toujours victimes.
C'est la raison pour laquelle je défends l'idée que des dispositifs européens soient mis en place contre les licenciements boursiers, les délocalisations et pour le développement d'un crédit public utile aux investissements, à la création d'emplois, à la réduction du temps de travail et à la formation.
Voici mon intervention lors de ce débat :
Le fonds d'ajustement à la mondialisation est utile pour soulager un peu les salariés victimes de licenciements. Je soutiens la proposition de Mme Pervenche Berès d'allonger sa durée jusqu'en 2013 et d'abaisser le seuil de salariés pour les entreprises où est ouvert ce droit. Je souhaiterais même que les salariés des petites et moyennes entreprises puissent y avoir accès, tant celles-ci sont peut-être les premières victimes de cette mondialisation capitaliste. Les grandes multinationales n'en sont pas victimes, elles en sont actrices. Par contre ce sont leurs salariés qui en sont victimes.
Mais je souhaiterais qu'on mette de l'argent, non pas seulement pour un traitement social, mais que l'Union européenne mette en place des dispositifs contre les licenciements boursiers et les délocalisations avec de lourdes pénalisations financières et juridiques des grandes sociétés qui pour augmenter leurs profits, rémunérer les actionnaires, licencient ou délocalisent.
Le fonds devrait servir aussi beaucoup plus à la réinsertion dans l'emploi stable et la formation permanente des salariés.
Patrick Le Hyaric est Vice-président du groupe de la Gauche Unitaire Européenne /Gauche Verte Nordique au Parlement européen et Directeur de L'Humanité