Boguslaw Sonik qui adhère au groupe du PPE au Parlement Européen en tant que membre de la délégation polonaise, est le Président de l'intergroupe " Montagnes, îles et régions à très faible densité de population". Il est également Vice-président de la Commission de l'Environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire.
Il est interrogé par Enrico Mayrhofer
A quoi peuvent s'attendre les régions avec des handicaps naturels graves et permanents au sujet des négociations sur la nouvelle programmation budgétaire 2014-2020 ?
Nous vivons dans une période très délicate, en effet, le budget 2014-2020 est sur la table des discussions et de ces négociations dépendra le futur de la cohésion.
Les territoires aux handicaps graves et permanents, notamment les îles, les montagnes et les régions les plus septentrionales à faible densité de population, se sont battues pour obtenir un article (art. 174) dans le Traité de Lisbonne qui vise à réduire leurs handicaps. Maintenant nous devons concrétiser cet article et le traduire dans des actions pratiques.
Comment donc mettre en valeur ces territoires ? Je pense qu'il faut avoir une approche transversale et insérer cette problématique dans toutes les différentes politiques européennes qui ont une approche territoriale, celles concernant l'environnement, l'énergie, les transports, etc. L'idée de donner à ces territoires des fonds directs a été abandonnée, mais nous pouvons penser à différents programmes où ils pourraient être insérés. Maintenant, c'est à la Commission européenne de créer ces programmes, et au Parlement de les perfectionner ou de faire des propositions additionnelles. Je pense surtout à la Commission parlementaire pour le Développement Régional, à la Commission des Transports et du Tourisme où à celle de l'Environnement. Et c'est justement cela le but aussi de cet Intergroupe que nous venons de créer avec environ une centaine de députés : en nous cordonnant, nous cherchons à faire passer nos positions à l'intérieur de différentes Commissions parlementaires.
En tant que Vice-président de la Commission Environnement, avez-vous déjà des idées en chantier ?
Il est évident que dans le domaine de l'énergie beaucoup de choses restent à faire. Les zones de montagne sont souvent une source très importante d'énergies renouvelables grâce à la grande quantité d'eau qu'elles possèdent. Mais il ne faut pas oublier les îles et les territoires à basse densité, qui sont riches de renouvelables, en particulier l'énergie éolienne ou parfois l'énergie solaire. En plus, notre Commission suivra avec attention la stratégie 2020 qui a fait de la croissance durable l'une de ses trois priorités. Donc, le vrai défi pour nous tous sera de traduire nos handicaps permanents en politiques de croissance durable.
Avez-vous prévu des rapports d'initiative ?
Je ne suis pas contre, et je crois que nous devons utiliser tous les instruments juridiques possibles pour améliorer la compréhension sur les spécificités et difficultés de ces zones géographiques aux contraintes permanentes.
Le budget sera voté sous Présidence polonaise, quelles sont vos attentes vis-à-vis de votre pays ?
Nous nous préparons au mieux pour cette première Présidence polonaise. Personnellement, je suis déjà en contact avec le Ministre du Développement Régional, afin de le sensibiliser sur les problématiques liées aux handicaps naturels. Toutefois, à part le budget, les priorités de notre Présidence se porteront sur de grands projets comme la politique de défense européenne, le voisinage, - je pense surtout à la Russie, l'Ukraine et le Caucase -, mais aussi sur la cohésion, laquelle est, en effet, une thématique clé pour notre pays qui ne peut pas rester en arrière dans l'agenda de la Présidence.
Paru dans la Lettre des régions périphériques maritimes de mai 2010
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