par Patrick Martin-Genier, le lundi 25 mai 2009

A quelques jours de l'élection de nos députés européens, il est essentiel de souligner l'importance d'aller voter. Chaque vote comptera en effet pour les cinq prochaines années de la législature.


1979-2009, voilà cette année trente ans que le Parlement européen est élu au suffrage universel direct. Il s'agit de la seule institution internationale au monde à être élue de cette façon.

Plus le taux d'abstention sera important et moins le citoyen aura les moyens de peser sur le cours des évènements à Bruxelles. Le député européen participe en effte à la confection de la loi européenne (le plus souvent des directives).De plus en plus de domaines sont touchés par la réglementation européenne : la libre circulation des personnes, des marchandises des capitaux, la sécurité des consommateurs, l'emploi, le secteur social même si la politique sociale reste encore de la responsabilité des Etats membres, la solidarité territoriale, l'environnement et même la culture.

De quelle Europe veut-on dans les cinq ans qui viennent ? Que l'on vote à droite ou à gauche, les résultats ne seront pas neutres sur l'orientation politique qui sera donnée aux futurs textes communautaires. La commission européenne elle-même sera façonnée en partie par le résultat des élections et notamment la nomination du président de la Commission.

Le Parlement constitue aussi un instrument de contrôle politique de la commission.On a trop souvent critiqué l'aspect technocratique de l'exécutif européen pour ne pas saisir cette occasion de faire valoir notre opinion sur la gestion des affaires communautaires. En outre, par l'exercice de son pouvoir budgétaire, il participe également à la bonne gestion des deniers communautaires à travers sa très puissante commission des affaires budgétaires.

Le débat devrait donc faire toute sa place à un exercice pédagogique : expliquer comment fonctionnent les institutions européennes. Si l'exercice démocratique explique que les partis s'affrontent également sur le plan national dans la perspective de l'élection présidentielle de 2012, le débat ne devrait pourtant pas se focaliser sur le plan national.

Par exemple, pour être constructif, les ministres et responsables politiques devraient expliquer comment le gouvernement participe lui-même au processus de construction de la loi européenne.Ainsi, le ministre de l'agriculture siège au sein du conseil des ministres de l'agriculture de l'Union européenne ; il participe à la fixation des prix agricoles et aux différents textes qui régissent la matière. Il en va de même de tous les autres ministres qui engagent la France à Bruxelles.

Comme le disait récemment le président de la commission européenne, il n'est pas constructif de dire que ce qui peut va mal est de la responsabilité de « Bruxelles » alors que ce qui va bien doit être mis au crédit des gouvernements nationaux, voire de dirigeants personnellement.

Ainsi, si certaines présidences de l'Union européenne sont plus flamboyantes que d'autres, il faut faire preuve d'une certaine humilité et savoir qu'en six mois ( qui se réduisent souvent à moins) il n'est pas possible de bouleverser le cours des affaires européennes.

Même si certains Etats sont plus grands que d'autres, il est essentiel de souligner la nécessité d'avancer de concert ; il s'agit là de la seule façon de pouvoir peser sur les affaires du monde en tant que grande puissance. Car un seul Etat, qu'il soit « grand » ou « petit » ne pèse plus, seul, sur la scène internationale.








Patrick Martin-Genier
Universitaire spécialiste des questions européennes

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