par Philippe Gortych, le mercredi 16 juillet 2008

Dimanche 13 juillet dernier, quelques jours après l'ouverture de la Présidence française de l'Union européenne (PFUE), Nicolas Sarkozy a décidé de prendre rendez-vous avec l'Histoire. Née de l'enlisement du processus de Barcelone de 1995 qui avait pour ambition l'aide au développement des pays du pourtour méditerranéen, l'idée d'Union pour la Méditerranée (UPM) circulait dans les sphères intellectuelles depuis 2005. Au cours de la campagne présidentielle française de 2007, le candidat UMP Nicolas Sarkozy a fait cette idée sienne en l'intégrant à son projet présidentiel. Un an après son arrivée au pouvoir, l'UPM est bien née.


Composée par un espace de 43 pays arabes et européens, je suis une organisation internationale intergouvernementale à caractère régional, ma superficie s'étend sur près de 30.000.000 de km² et ma population attend les 750.000.000 millions d'habitants ; j'ai été fondée le 13 juillet 2008 et suis coprésidée par la France et l'Egypte, la partie supérieure de mon drapeau est formée par une bande blanche pour symboliser l'espoir et la partie inférieure par une bande bleue pour représenter la Méditerranée, qui suis-je ? L'Union pour la Méditerranée (UPM).

Rédigé en une dizaine de pages, le projet d'Union pour la Méditerranée a été adopté au terme d'une séance plénière de près de quatre heures qui s'est déroulée au Grand Palais à Paris, en présence de plus de 40 chefs d'Etat arabes et européens ; parmi lesquels on peut remarquer l'absence de la Libye du Colonel Kadhafi, qui a estimé que le ce projet est "effrayant".

"Ce projet est animé par une ambition commune, qui est de bâtir ensemble un avenir de paix, de démocratie, de prospérité et de compréhension humaine", pouvait-on lire dans la déclaration d'adoption de l'UPM.

Sur le plan pratique, cette Union pour la Méditerranée s'articule autour de six grands projets concrets :

-l'environnement et le développement durable, axés sur les actions de dépollution en Méditerranée

-les transports avec un plan de développement des autoroutes maritimes reliant Méditerranée orientale et occidentale

-un réseau méditerranéen de protection civile qui permettrait de mieux mutualiser les moyens de lutte contre les risques naturels

-le développement des énergies alternatives, en particulier solaire

-l'éducation supérieure et la recherche avec la création d'un espace universitaire et de recherche euro-méditerranéen, qui favoriserait entre autres la mobilité des étudiants sur la base d'un Erasmus entre pays arabes et européens

-le développement des micros, petites et moyennes entreprises, avec des programmes d'assistance technique et l'appui d'instruments financiers


Fait non anecdotique, le Sommet de Paris pour la Méditerranée aura permis de réunir à la même table des Etats qui ont rompu le dialogue depuis 1948, à l'instar d'Israël et de la Syrie, représentés respectivement par Ehud Olmert et Bachar-al-Assad.

Il aura également donné l'occasion au Liban et à la Syrie d'enterrer la hache de guerre, avec la réouverture réciproque d'ambassades dans leurs Etats. Et surtout, peut-être d'accélérer le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. " Nous en avions rêvé, l'Union pour la Méditerranéenne est maintenant une réalité", a dit Nicolas Sarkozy dimanche soir au terme de la conférence qui clôturait le sommet de l'Union pour la Méditerranée.

Espérons maintenant que cette réalité sera à la hauteur du rêve.


Philippe Gortych est étudiant en relations internationales

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