par Baudouin Bollaert, le jeudi 06 janvier 2011

Au cas où vous ne vous en seriez pas aperçu, les présidences tournantes de l'Union européenne sont loin d'avoir disparu… Rien d'étonnant à cela, me direz-vous, puisque malgré la nomination d'un président de l'Union désigné pour un mandat de deux ans et demi (renouvelable une fois), le traité de Lisbonne a prévu leur maintien.


Rien de mieux que ces rotations semestrielles, affirme-t-on, pour permettre au personnel politique et administratif de chacun des Etats membres de s'impliquer à tour de rôle dans la construction de l'Union "de plus en plus étroite » promise par les pères fondateurs."

L'argument est parfaitement recevable.

Pourtant, l'image renvoyée par cette valse des présidences sur les parquets bien cirés des institutions bruxelloises me semble désastreuse… Alors que l'arrivée d'Herman van Rompuy à la tête des Vingt-sept était supposée assurer stabilité et cohérence à un ensemble hétéroclite, c'est le sentiment du contraire qui prédomine.

Dans cette armée de bras cassés qu'est l'Europe, des pays plus ou moins éclopés prennent l'un après l'autre le commandement de l'Union sous les yeux ébahis du citoyen européen moyen. Pauvre de lui ! Il a vu se succéder en 2010 l'Espagne fourbue du social-démocrate Zapatero empêtré dans une crise des subprimes à la mode ibérique, puis une Belgique évanescente, sans gouvernement depuis des lustres par la faute de Flamands et de Wallons irréconciliables…

Aujourd'hui, le même citoyen lambda regarde avec incrédulité s'avancer sur le devant de la scène la Hongrie de Viktor Orban qui vient de limiter la liberté de la presse. La vice-présidente de la Commission de Bruxelles, Neelie Kroes, a envoyé une lettre au gouvernement magyar pour exprimer ses "inquiétudes".

Mais cette missive n'empêche pas M.Orban de dormir sur ses deux oreilles car, dans les capitales européennes, les réactions sont si discrètes qu'on ne les entend pas…

La Hongrie va donc assurer la présidence de l'Union pendant six mois sur la base d'un programme commun élaboré avec ses deux prédécesseurs (Espagne et Belgique) et en concertation (quand même !) avec Herman Van Rompuy… Ce système de "troïka" assure, certes, une certaine continuité des politiques durant dix-huit mois. Mais chaque Etat n'en conserve pas moins ses priorités, ce qui contribue à donner une inflexion nationale aux présidences successives.

Ainsi, le dossier phare de la Hongrie sera celui de l'élargissement de l'Union européenne et de l'espace Schengen. M.Orban souhaite aussi promouvoir un partenariat avec l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Géorgie, la Moldavie, l'Ukraine et, sous conditions, la Biélorussie. Bon courage !

Et après ? Eh bien, le manège va continuer de tourner. Après la troïka Espagne-Belgique-Hongrie, c'est la troïka Pologne-Danemark-Chypre qui va être aux commandes de l'Union, avant de céder le volant en 2013 à la troïka Irlande-Lituanie-Grèce…

Désolé, mais j'en ai déjà le tournis !


 Rien de mieux que ces rotations semestrielles, affirme-t-on, pour permettre au personnel politique et administratif de chacun des Etats membres de s'impliquer à tour de rôle dans la construction de l'Union « de plus en plus étroite » promise par les pères fondateurs. 

L'argument est parfaitement recevable.

Pourtant, l'image renvoyée par cette valse des présidences sur les parquets bien cirés des institutions bruxelloises me semble désastreuse… Alors que l'arrivée d'Herman van Rompuy à la tête des Vingt-sept était supposée assurer stabilité et cohérence à un ensemble hétéroclite, c'est le sentiment du contraire qui prédomine.

Dans cette armée de bras cassés qu'est l'Europe, des pays plus ou moins éclopés prennent l'un après l'autre le commandement de l'Union sous les yeux ébahis du citoyen européen moyen. Pauvre de lui ! Il a vu se succéder en 2010 l'Espagne fourbue du social-démocrate Zapatero empêtré dans une crise des subprimes à la mode ibérique, puis une Belgique évanescente, sans gouvernement depuis des lustres par la faute de Flamands et de Wallons irréconciliables…

Aujourd'hui, le même citoyen lambda regarde avec incrédulité s'avancer sur le devant de la scène la Hongrie de Viktor Orban qui vient de limiter la liberté de la presse. La vice-présidente de la Commission de Bruxelles, Neelie Kroes, a envoyé une lettre au gouvernement magyar pour exprimer ses " inquiétudes". Mais cette missive n'empêche pas M.Orban de dormir sur ses deux oreilles car, dans les capitales européennes, les réactions sont si discrètes qu'on ne les entend pas…

La Hongrie va donc assurer la présidence de l'Union pendant six mois sur la base d'un programme commun élaboré avec ses deux prédécesseurs (Espagne et Belgique) et en concertation (quand même !) avec Herman Van Rompuy… Ce système de "troïka" assure, certes, une certaine continuité des politiques durant dix-huit mois. Mais chaque Etat n'en conserve pas moins ses priorités, ce qui contribue à donner une inflexion nationale aux présidences successives. Ainsi, le dossier phare de la Hongrie sera celui de l'élargissement de l'Union européenne et de l'espace Schengen. M.Orban souhaite aussi promouvoir un partenariat avec l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Géorgie, la Moldavie, l'Ukraine et, sous conditions, la Biélorussie. Bon courage !

Et après ? Eh bien, le manège va continuer de tourner. Après la troïka Espagne-Belgique-Hongrie, c'est la troïka Pologne-Danemark-Chypre qui va être aux commandes de l'Union, avant de céder le volant en 2013 à la troïka Irlande-Lituanie-Grèce…

Désolé, mais j'en ai déjà le tournis !

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