par Tanguy Séné , le lundi 23 mai 2011

Image "L'Europe est à vous" adresse le site de la Commission européenne à tous les entrepreneurs. Le projet européen leur semble dédié dès le début : les libertés fondamentales des traités (libre circulation des biens, des services, des travailleurs et des capitaux) sont les leurs. Abolition des droits de douane, libéralisation des services, quand tout est fait pour que les Européens travaillent plus facilement chez leurs voisins. Comment l'Europe n'inspirerait-elle pas les entrepreneurs de demain ?


À condition tout d'abord d'en respecter les règles, complexes, multiples : droit de la concurrence, appellations d'origine protégée, normes techniques et environnementales harmonisées, surveillance et tests exercés par les agences européennes… Un casse-tête juridique. L'Union européenne tente pourtant de simplifier les choses, que ce soit avec le Small Business Act, qui réduit la charge administrative des PME, ou avec le brevet européen qui uniformise la protection des innovations.

Elle doit aussi protéger : les entrepreneurs européens face à la concurrence internationale ne se sentent pas toujours rassurés, loin de là. Les violentes discussions autour de la concurrence fiscale aujourd'hui, face à une Irlande dont on voudrait faire ployer le taux d'impôt sur les sociétés contre un peu de solidarité, succèdent à celles de la directive Bolkestein et ses connotations de dumping social. Ces débats sont complexes ; la passion peut parfois l'emporter sur l'analyse.

Dans cette Europe qui ambitionne une croissance dynamique, riche en emplois et compétitive, et pourtant à l'économie encore si fragmentée (par la langue, par les systèmes juridiques nationaux), plusieurs voix réclament qu'on réunisse les conditions pour créer un nouvel esprit d'entreprise chez les jeunes entrepreneurs de demain. Preuve de cet optimisme typiquement communautaire, le projet pilote de l'Erasmus pour les jeunes entrepreneurs (EYE), lancé en février 2009 et dont l'avenir nous dira si le décentrement national est une méthode qui marche aussi bien en affaires qu'à l'université.

Comment opèrent les entrepreneurs européens d'aujourd'hui dans cette complexité qu'est le marché unique ? Quelles sont les initiatives qui permettront de la renouveler et les menaces qui le fissurent déjà ? Dans quel esprit travaillent et vont travailler les entrepreneurs de toute l'Europe ?

Paru dans Nouvelle Europe de mai 2011
http://www.nouvelle-europe.eu


Diplômé de la Sorbonne en philosophie (Paris I Sorbonne) et en Études européennes (Paris III-Sorbonne nouvelle), Tanguy Séné poursuit un Master Affaires européennes à Sciences Po. Il est actuellement en stage à la Représentation des institutions françaises de sécurité sociale auprès de l'Union européenne (REIF).

Il s'intéresse particulièrement aux questions économiques européennes.

Organisations en lien avec Fenêtre sur l'Europe :