Le sondage réalisé par BVA, du 1 au 14 juin 2011, auprès d'un échantillon représentatif de 4268 personnes (18 à 65 ans) issues de cinq pays européens (Allemagne, Angleterre, Espagne, France, Italie) est tendanciellement intéressant.
mondialisationPremièrement, parce qu'il conforte les propos du premier ministre polonais Donald Tusk selon lesquels "l'Europe est une solution et non un problème
". En effet, avec la crise, le discours anti-européen semble avoir perdu en puissance. Selon BVA, seul 25% des sondés identifient l'Europe comme la source de leurs problèmes. Reste à savoir si cet essoufflement est partagé par tous les pays membres de l'Union ?
Deuxièmement, il est intéressant de noter la maturité politique des sondés qui estiment à 58% "contreproductif" pour les hommes politiques (qui les tiennent
) et les institutions européennes (qui les subissent
) l'existence de discours partisans accusant l'Union européennes de tous les maux. Il serait intéressant d'ouvrir l'échantillon sur le plan géographique pour vérifier si cette tendance se confirme dans les pays d'Europe du Nord et ceux d'Europe Centrale particulièrement sensibles, ces derniers temps, aux sirènes du " conservatisme extrême."
Troisièmement, plus la mondialisation progresse, plus les priorités des européens en matière d'action publique se concentrent sur des domaines directement liés à leur épanouissement personnel ou celui de leur proche (la santé, le travail, le savoir, la justice, l'environnement, la sécurité
). A l'inverse, sont peu plébiscités les domaines pour lesquels ils souhaitent garder leur libre arbitre (transport, culture
) ou qui ne les concerne quasiment plus comme la défense.
Sur ce dernier sujet, force est de reconnaitre qu'il est de plus en plus difficile pour les forces armées des différents pays européens de maintenir un "lien citoyen" avec la population. Personne ne peut nier que leurs interventions se situent désormais très au-delà des frontières de l'Union. Par ailleurs, consumérisme oblige, la professionnalisation des armées a peut-être fait basculer l'institution dans le camp des simples "prestataires de services"?
Quatrièmement, contrairement à l'idée largement répandue selon laquelle l'Union européenne serait un rouleau compresseur destiné à détruire les identités culturelles. Il suffit de lire les résultats de ce sondage pour constater avec plaisir qu'il n'en est rien ! Que l'environnement soit une priorité pour nos voisins allemands n'est pas en soi une surprise pas plus que l'attachement des français à leur système éducatif ou celui de nos amis britanniques au National Heath Service.
En résumé, si le modèle n'est pas parfait, il a le mérite d'exister ; Evidence qui, hier encore, était contestée. Néanmoins, l'heure n'est pas non plus à l'autosatisfaction. Beaucoup reste à faire pour rendre l'Union européenne plus visible sur la scène internationale et plus encore pour assurer la primauté du communautaire sur l'intergouvernemental