L'Afrique du Sud sera l'objet de toutes les attentions pendant la Coupe du Monde de Football qui s'ouvre dans quelques semaines. Cet événement est le plus important après les Jeux Olympiques en terme de visiteurs, d'infrastructures, de mobilisation médiatique et populaire. Evidemment, les enjeux économiques sont considérables et de très nombreuses transactions vont avoir lieu dans, en provenance ou en direction de ce pays. Toutes ces transactions sont autant de risques de fraude contre lesquels les particuliers, les marchands et les institutions financières et bancaires doivent continuer à se prémunir au maximum.
Pour mettre les choses en perspective, deux ans après les Jeux Olympiques de Pékin, les banques asiatiques subissent encore les contrecoups des tentatives de fraudes de toutes natures et de toutes échelles qui ont eu lieu avant, pendant et après l'événement. Il y a toutes les chances pour que ce schéma se reproduise en Afrique du Sud.
Au fil des années, les solutions de protection en temps réel, d'analyses multi-comportements, de traitement de la fraude se sont énormément perfectionnées. En plus d'un système intelligent, capable de s'adapter à toutes les situations et transversal sur tous les canaux transactionnels, les institutions bancaires doivent multiplier les actions de communication et de mise en garde en direction de leurs clients et écouter leurs interrogations et être très réactives dès le signalement d'une fraude présumée.
C'est autour notamment de la carte de crédit que les plus grandes précautions s'imposent, en ligne d'une part, et lors des actes de paiement physiques d'autre part. En Afrique du Sud, les institutions bancaires doivent multiplier leur vigilance sur les distributeurs automatiques, sur la détection de fausses cartes et sur le respect des procédures de paiement à communiquer à leurs clients utilisateurs et marchands. Les cartes de crédit ne sont pas utilisées de la même manière en fonction des pays, ce qui signifie que les niveaux de sécurité (utilisation de la puce et du code, besoin d'un second code de sécurité, acceptation uniquement de la bande magnétique au dos de la carte
) divergent. Les agences bancaires en Afrique du Sud doivent sur ce point être claires et guider correctement les visiteurs peu familiers des usages locaux.
Au niveau des marchands et des services commerciaux, il est impératif de se méfier des offres de service trop belles pour être vraies, car c'est très souvent le cas ! Vente de places pour voir les matchs soit disant au rabais, transports et services hôteliers de dernière minute à moindre coût, ventes de gadgets officieux (équipements sportifs et produits dérivés contrefaits), tous les moyens sont déjà déployés par les fraudeurs pour capter des données confidentielles, créer de fausses cartes et violer des comptes privés. Si nombre de faux sites sont facilement reconnaissables, d'autres ayant un aspect plus sérieux et professionnel peuvent tromper le fan de football. Il est essentiel que les banques et leurs clients soient bien au fait des risques des transactions sur des sites liés à la Coupe du Monde. En outre, les marchands physiques peuvent avoir leurs terminaux de paiement truqués, même à leur corps défendant, et il est impératif pour le client de bien respecter les usages de paiement, comme conserver les tickets de caisse, notamment ceux avec la signature.
Enfin, les clients supporters qui feront le déplacement en Afrique du Sud sont invités à adopter les bons comportements lors de l'usage de leur carte bancaire, tels que ne jamais laisser quiconque, comme un serveur dans un restaurant, s'éloigner hors de vue avec la carte et donc toujours savoir où elle est, en sécurité ; toujours protéger de la vue la saisie du code secret sur un distributeur ou un terminal de paiement ; alerter immédiatement sa banque dès suspicion de fraude et également porter plainte à la police ; ne pas céder à la tentation d'offres trop alléchantes pour être vraies, en ligne surtout ; si un individu appelle un client en disant être sa banque, le client ne doit lui divulguer aucune information sensible et lui indiquer qu'il est indisponible et appeller la banque lui-même afin d'éviter par exemple une fraude Man-in-the-Phone, propre au phishing.
Respecter les bons usages et les bonnes pratiques en matière de paiement et de transaction ne va certes pas influencer le résultat final de la Coupe du Monde, mais cela va au moins permettre aux supporters de se concentrer sur les performances de leur équipe et de vivre des moments uniques et forts en émotion.
Bruno Piers de Raveschoot, est Managing Director, Head of Actimize Europe and Asia Pacific