par Mchèle Sabban, le vendredi 19 août 2011

A l'occasion de la tenue des Universites d'été de l'ARE, notre collaborateur, Antonio Buscardini, a interrogé sa présidente, Michèle Sabban, sur les problèmes actuels de la jeunesse europénne.


Fenêtre sur l'Europe : En quoi consistent les Universités d'Eté de l'ARE ?

Michèle Sabban : Chaque année depuis 1995, l'Assemblée des Régions d'Europe organise son Université d'Été. D'une durée d'une semaine, elle offre aux membres de l'ARE la possibilité de partager leur expérience et de développer des partenariats avec leurs homologues européens.

Nous attachons une attention toute particulière au rassemblement et à la coopération des jeunes de notre Grande Europe. C'est dans ce cadre que nous avons pris la décision, en complément de l'Université d'Été classique, d'en avoir une dédié à la jeunesse. L'Université d'Été des jeunes fête cette année son 10ème anniversaire !

Fenêtre sur l'Europe : Quelle est l'importance de la jeunesse pour vous ?Croyez-vous que lesjeunes Européens sont engagés dans la vie politique ?

Michèle Sabban : Il est évident et je suis convaincue que c'est avec et par les jeunes que nous bâtissons l'Europe et encourageons la coopération interrégionale pas à pas. Notre Réseau Régional de la Jeunesse en est un exemple frappant. Grâce à lui, chaque Région membre désigne son ambassadeur qui assume la responsabilité d'être son porte-parole. L'actualité de ces derniers mois ne cesse de nous le rappeler : la jeunesse sait manifester son indignation en même temps qu'elle sait trouver des réponses innovantes à ses besoins et à nos peurs.

À ce propos, je voudrais saisir l'occasion pour rendre hommage à cette jeunesse terriblement frappée lors de la tragédie sur l'île d'Utoya, dans le comté de Buskerud (membre de l'ARE).

Fenêtre sur l'Europe : Êtes-vous convaincue que les réseaux sociaux sont un bon outil de participation civique ?

Michèle Sabban : Les réseaux sociaux sont manifestement un merveilleux atout pour la communication entre politiques et citoyens. De la même façon, ils sont pour notre jeunesse un moyen de participer activement et de proposer des solutions innovantes. En Europe, les jeunes n'ont jamais été aussi instruits : ils ont de l'imagination et du talent ; ils apprennent et s'adaptent vite.

C'est également la jeunesse Erasmus qui voyage, qui est curieuse, qui s'implique, qui s'engage par goût, et qui agit.

Fenêtre sur l'Europe : Que fait l'ARE pour faire face au chômage des jeunes ?

Michèle Sabban : Le chômage des jeunes est indubitablement un des plus grands drames de nos sociétés. Il n'a jamais été aussi difficile pour un jeune d'accéder à l'emploi, ce qui peut être paradoxal vu que l'on n'a jamais eu autant de jeunes ayant suivi une formation universitaire. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : le taux de chômage des moins de 25 ans atteint 21% en Europe, et
jusqu'à 43% en Espagne !

L'Assemblée des Régions d'Europe a toujours mené une politique de mobilité des jeunes destinée à doter notre jeunesse d'atouts majeurs pour leur entrée sur le monde du travail. Nous menons depuis 26 ans le programme Eurodyssée, qui permet aux jeunes (de 18 à 30 ans) de bénéficier d'un stage à l'étranger pour une période d'un ou deux trimestres. Les enquêtes de suivi des anciens stagiaires Eurodyssée montrent que 70 à 80% d'entre eux trouvent un emploi fixe dans les6 à 12 mois suivant leur stage. Eurodyssée a envoyé plus de 10.000 jeunes à l'étranger.

Cependant, il reste encore beaucoup à faire et notamment travailler à une plus grande interaction entre les Universités, entreprises et les programmes européens tels qu'Eurodyssée. C'est précisément ce que nous cherchons à faire pendant cette semaine.


Propos recuillis par Antonio BUSCARDINI
SciencePo Toulouse


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