Si naguère péril en Union européenne nous eûmes, n'y eût-il l'art politique ripostant à l'euroscepticisme souriant et diabolique ? Entre coquelicots et pissenlits, n'y eût-il pire dessein pour la communauté de destins ? Et si nous sortions de l'ornière ?
Les maux incurables brisant la Providence, la bulle de la dette privée explosant en dettes souveraines, la douce illusion conduisit à l'aveuglement économique. Brillant dans l'univers du nouveau millénaire, le vaste océan de lumière fédérale verra peut-être - ou jamais ne verra - renaître la démocratie européenne.
Du premier jour du reste de la vie, la foi fédérale témoigne de la quête du sens profond de la paix, de la vie et de la justice. Spirituellement libérateurs, dépassant les spirales du mal, les architectes européens dessinent le chemin de l'égalité des chances, intègrent les nouveaux venus, transmettent la culture fédérale et l'histoire européenne.
Face aux tâtonnements des politiques, des grincheux préconisent la sortie de l'euro, sans bien évidemment comprendre les incidences catastrophiques. Ô orage ! Ô désespoir ! Où se cache le fil d'Ariane ? L'adoption de la leçon américaine - au fort signal - laisse de marbre les Européens, lesquels préservant l'héritage communautaire, pratiquent des échanges nourris. Puisque l'inaction nous rend complice de la succession des échecs, la bataille, au service de la démocratie européenne, fait vivre les idées telles que - produire - instruire - construire - avec pour but de dissoudre le malaise social, d'éradiquer la crise endémique et de relancer le projet européen.
Ipso facto le traité de l'Élysée, la France et l'Allemagne se réconcilièrent. A l'aube du troisième millénaire, l'ordre mondial se caractérise par une instabilité incessante. D'une mobilité accrue des capitaux, des biens et des services, ainsi que des êtres humains, le XXIème siècle s'ouvre sous le signe d'une compétition internationale libre et non faussée.
La Turquie s'énergise, la Chine s'hégémonise, le Japon s'angoisse et l'Europe se modère. Consciente de sa responsabilité historique, l'Europe résiste face à ce cauchemar ambiant contrariant l'idéal fédéraliste. Le vieillissement des populations augmente les dépenses sociales, la monnaie unique périt sans une intégration politique et fiscale, les peuples refusent de céder de la souveraineté nationale. Lasse des atermoiements, des turbulences, des fractures, du vampirisme, de l'essoufflement et de la cacophonie, l'Europe humaniste, stable et durable ambitionne une résurrection politique et une affirmation économique dans la concurrence mondiale.
Du désendettement en soutien à la croissance, l'Europe des grands défis se bâtit avec ambition, comme en témoigne les chantiers des véhicules électriques, de l'internet à très haut débit, des réseaux ferrés à grande vitesse et des infrastructures terrestres, fluviales et aérospatiales. De l'unicité de leurs voix, les élites médiatiques et visionnaires exigent une régulation innovante de la finance, à une réforme en profondeur des banques centrales, à un rétablissement les comptes publics, à une conscience européenne et à une intégration politique plus forte.
N'y eût-il l'exception européenne ? Moderne et étonnante, pure et sublime, créative et solidaire, diplomate et négociante, pleine et universelle, l'Union européenne réussira la flamboyante odyssée à l'aune des immenses défis du XXIème siècle. Loin du rouge sang des abattoirs de l'euroscepticisme, pétillent les chevaux d'Europe à la robe bleue étoilée. Oscillante entre mystères et bonheurs, la mariée étoilée au collier de pluie se voile. De toiles en voiles, ainsi s'étoile l'acception fédérale de la construction européenne.
Pierre-Franck HERBINET est membre de la Société Civile Organisée en adéquation avec le réseau ETAL