par Xavier Grosclaude, le mercredi 02 novembre 2011

Ce triptyque n'est pas d'une grande originalité pourtant il va s'imposer à l'Union européenne non par plaisir mais par nécessité. Il n'y a objectivement aucune autre solution. Aussi, au-delà du seul problème de la dette grecque, la réussite collective de l'Union passe désormais par la définition de nouveaux objectifs réalistes sur le plan politique et soutenables d'un point de vue économique.


Seule certitude, les rapports de force issus de la mondialisation ne sont pas ceux du siècle précédent. Revenir en arrière sur les chemins d'un passé idéalisé (retour aux monnaies nationales, retour au contrôle des prix…) n'est pas en soi une solution viable à l'échelle européenne mais le plus sûr moyen d'enliser la première puissance économique mondial dans les sables mouvants de l'atonie.

Ce risque, David Cameron l'a bien compris en s'immisçant de façon fort peu diplomatique dans la gestion d'une monnaie, l'Euro, que le Royaume-Uni a toujours rejeté ! Preuve s'il en est de l'étroite interdépendance des économies de l'Union.

Avec une croissance en moyenne supérieure à 5% sur les dix dernières années, les pays émergents fourniront demain les trois quart des emplois créés dans le monde. Cette réalité, les pays européens doivent l'apprivoiser avec lucidité sans céder aux sirènes du repli sur soi, ni à celles d'une austérité excessive, croissance oblige…

Faut-il le rappeler, la défaillance de la Grèce résulte avant tout d'un grave problème de gouvernance lié à une crise de confiance sans précédent des intermédiaires financiers et non-financiers à son égard.

Si l'Union parvient dans les prochains mois à définir une réponse globale à la crise des risques souverains, la crise grecque aura alors peut-être eu son utilité. Pour réussir, il ne semble pas anormal de conditionner l'intervention de l'Union à la mise en place de réformes de nature à améliorer, lorsque cela s'avère nécessaire, le fonctionnement de l'Etat. Dans le cas grec, la reconstruction du système fiscal s'impose comme une priorité pour le gouvernement, y renoncer serait pour la Grèce manquer gravement à son devoir de solidarité envers l'Union.

Curieusement, les crises ont toujours été un élément moteur de la construction européenne. La particularité de la crise actuelle, outre son intensité, réside dans son caractère à la fois financier et institutionnel.

Financier, pour les raisons que nous connaissons, mais aussi institutionnel dans la mesure où le Traité de Lisbonne ne permet pas un pilotage suffisamment proactif en cas de choc systémique importé ou de "défaut de gouvernance" d'un pays de l'Union.

Dans un tel contexte, la raison invite les dirigeants européens à doter l'Union européenne d'outils de pilotage suffisamment efficace pour peser sur notre avenir commun et ne pas subir…L'accord du 26 octobre dernier constitue de toute évidence un début de solution mais pas "la" solution, le croire serait outrageusement déraisonnable surtout depuis l'annonce du référendum décidée par Georges Papandréou…


Xavier Grosclaude est consultant dans les Affaires Publiques et le Développement

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