Fenêtre sur l'Europe publie la réponse que Jean-Guy Giraud a adressé au rédacteur en chef de Libération, en sa qualité de Président de l'Union des Fédéralistes Européens / France (UEF F) à l'article de M. Védrine du 10/09 intitulé "Le fédéralisme alimente inutilement la méfiance des peuples".
"A ce niveau de généralités , on ne peut qu'être en... désaccord " avec l'article de M . Védrine . Permettez moi donc - au vu de la gravité de l'accusation portée et en tant que Président de l'Union des Fédéralistes européens / France - d'exprimer mon opposition de principe à la thèse soutenue par l'ancien Ministre des Affaires étrangères de la France et de me limiter à quelques observations simples :
1. le but des fédéralistes européens du XXI ème siècle est tout simplement de donner aux Etats du continent européen les moyens de survivre politiquement , économiquement et culturellement à une mondialisation en marche accélérée
2. cette survie ne peut être assurée que collectivement , en renforçant l'unité et la solidarité internes entre les Etats européens d'une part et en leur donnant une capacité de défense et de projection externes de leurs intérêts communs d'autre part
3. cet objectif passe inévitablement par une longue et lourde entreprise d'unification , d'harmonisation et de coopération forcément conduite par des institutions communes - par nature permanentes et vouées à l'intérêt général - représentant à la fois les Etats et les peuples européens
4. cette entreprise se poursuit inlassablement depuis plus de cinquante ans , sans que personne ne puisse prétendre sérieusement ni qu'elle fut inutile ni qu'elle soit achevée
5. le fédéralisme européen n'a pas la naïveté de nier la permanence des nations qui forment l'Europe . Mais il a le devoir de dénoncer le nationalisme nostalgique - plus ou moins bien déguisé - de certains dirigeants nationaux et les adhérences corporatistes de certains appareils d'état
6. quant à la question du Fédéralisme comme moyen d'unir les peuples , les nations et les Etats , il mérite effectivement un débat d'une autre ampleur qui pourrait s'inspirer par exemple - non pas d'une vague référence à George Washington - mais d'une (re)lecture des "Federalist Papers" ou même (restons français!) de "La démocratie en Amérique" d'Alexis de Tocqueville
7. En conclusion , l'Union des fédéralistes Européens / France estime que c'est bien " le nationalisme qui alimente inutilement la méfiance des peuples " européens vis à vis de l'entreprise européenne et se déclare prêt à en débattre publiquement .
Jean-Guy Giraud est président de l'Union des fédéralistes européens -France